Téléphonie

Orange et SFR s’accordent enfin sur le développement de la fibre optique et le très haut débit

Bastien Noel

Publié le 16 juillet 2018 à 8h51

Après d'âpres négociations, Orange et SFR sont parvenus à un compromis sur le partage de l'installation du réseau internet très haut débit et fibre optique en France. SFR, selon les nouvelles directives de Patrick Drahi, voulait en effet renégocier le partage date de 2011 entre les deux opérateurs. D'après lui, il ne lui était pas favorable.

Conflit autour de la couverture en fibre optique des villes de taille moyenne

Le compromis qui solde ce long conflit porte principalement sur les villes moyennes. Orange entendait s'octroyer l'installation de la fibre sur 90% du territoire de ces villes. Avant tout, son principal argument était qu'il était déjà présent sur le terrain. Mais Orange n'a pas les moyens de faire avancer l'installation de la fibre optique à lui seul. Du moins, il ne va pas assez vite pour le gouvernement, qui souhaite une couverture plus rapide dans ces zones. De fait, c'est son intervention qui a poussé Orange à renégocier. Il faut se rappeler que l'État que le gouvernement représente demeure encore un des principaux actionnaires de l'entreprise.

Carte des villes grandes et moyennes où Orange a implanté son réseau pour la fibre optique.

Orange fait des concessions à SFR sous la pression du gouvernement

SFR voulait passer d'un ratio de 10% pour lui contre 90% pour Orange à un partage à parts égales, à 50-50. On comprend mieux pourquoi la négociation piétinait. Le nouvel accord permet à SFR de gagner 1,2 million de prises à raccorder, qu'il faut ajouter au 1,4 million initiales de son programme d'installation. Ce qui fait près de deux fois plus, pour parvenir à 20% du nombre total de foyers à raccorder. À cela, Orange a fait une autre concession sur les prises déjà construites, à hauteur de quelques dizaines de millions d'euros.

L'Arcep doit encore avaliser l'accord avant le 21 juin

L'Arcep doit toutefois encore examiner et valider l'accord. L'organe de régulation des télécoms est indépendant. Cependant, il doit aussi veiller à ce que les deux opérateurs tiennent leur engagement envers le troisième parti de l'affaire. Ce tiers n'est autre que le gouvernement. Ils ont ainsi dû s'engager à fournir une couverture dans certains délais sous peine d'encourir de lourdes pénalités pécuniaires. L'accord sera présenté le 21 juin par le secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie.

Julien Denormandie devrait présenter officiellement l'accord le 21 juin si l'Arcep l'avalise.