Free souffre d’une concurrence en matière d’opérateur mobile plus forte que jamais
Victor Malatier
Publié le 17 janvier 2020 à 8h43
Les prochains mois constituent une période charnière pour les quatre opérateurs mobiles français. Effectivement, l'attribution des fréquences 5G sera la prochaine échéance importante et fixera le marché pour les années à venir. Dans ce contexte tendu, chaque opérateur souhaitera tirer au mieux son épingle du jeu.
Le fondateur de Free monte au créneau pour défendre ses intérêts
Conséquence des plaintes de Free mobile quant à l'attribution des blocs de fréquence nécessaire à la 5G, l'Arcep décide finalement de revoir les modalités d'attribution de la 5G. Initialement fixée à un premier bloc de 40 Mhz, le premier bloc passera à 50 Mhz. Si cela est meilleur pour Free, cela reste inférieur aux 60 Mhz réclamés par son fondateur, Xavier Niel.
Effectivement, Free mobile souhaitait un premier bloc à 60 Mhz. Pourquoi ? Afin d'éviter que les deux opérateurs avec les plus gros moyens financiers (Orange et SFR) n'engloutissent toute la bande passante. Dans l'intérêt d'un marché oligopolistique, il serait préférable que chaque opérateur puisse proposer des services d'une qualité similaire et permettre une concurrence saine. Cela ne risque pas d'arriver si SFR et Orange s'accaparent une grande partie des blocs de fréquence.
Des antécédents déjà dénoncés parmi les opérateurs mobiles
Si Free mobile craint un scénario où ses concurrents tenteraient de ralentir sa progression, c'est certainement parce que des faits similaires se sont déjà produits. La filiale mobile d'Iliad a notamment démontré que ses concurrents ne mobilisaient que trop peu certaines fréquences leur bande passante, notamment celle à 700 Mhz. Pour Xavier Niel, si elles ont été achetés pour ne pas être utilisées, cela ne peut être que pour freiner la montée en puissance du dernier arrivant.
Ce ne serait pas la première fois que Free Mobile pointerait du doigt des pratiques commerciales douteuses. L'opérateur avait notamment attaqué SFR en justice. Free avait d'ailleurs obtenu gain de cause. Cependant, malgré les données et suppositions avancées par Xavier Niel, il reste compliqué de prouver qu'il s'agit effectivement d'une manoeuvre pour déstabiliser Free.