Orange profite de la loi PACTE pour améliorer le bien-être de ses employés

Publiée au journal officiel le 23 mai 2019, la loi PACTE ouvre une nouvelle porte aux entreprises françaises. Ces dernières peuvent désormais introduire une “raison d'être” à leur statut. Orange, représenté par son PDG Stéphane Richard, ne s'est pas fait prier pour  lancer un appel à la réflexion auprès de ses salariés et actionnaires sur une potentielle raison d'être.

Orange n'a pas soigné les blessures de France Telecom

L'entreprise aurait-elle gardé les stigmates de la vague de suicides survenue en son sein au cours de la précédente décennie ? Difficile de ne pas se rappeler cet épisode douloureux lorsque Stéphane Richard évoque la nécessité d'être un acteur positif de son environnement. Là intervient la “raison d’être”, cette dernière permettant à l’entreprise de se donner le statut d’entreprise à mission. En théorie, toutes les décisions et actions concrètes de l'entreprise seront mises en œuvre dans le respect de son intérêt social et donc de cette fameuse raison d'être.

Stéphane Richard, l'actuel PDG d'Orange.

De l'eau a coulé sous les ponts depuis, certes, mais le traumatisme généré par cette vague de suicides ne s'effacera jamais vraiment. Est-ce dans l'optique de réhabiliter toujours plus sa multinationale que le PDG français s'est jeté sur l'occasion d'ajouter une raison d'être et d'impliquer au maximum ses salariés ? Il est aussi bon de rappeler que cette raison d'être ne s'accompagne d'aucune obligation contractuelle. Il ne peut s'agir là que de pure communication.

Des attentes bien différentes selon les salariés de l'opérateur historique

Outre son annonce, Stéphane Richard a également invité ses salariés et actionnaires à soumettre directement leur proposition de “raison d'être”.  Pour ce faire, plusieurs méthodes sont mises en place afin d'impliquer tous les concernés : un tweet du PDG invitant ses salariés à répondre directement sur un post-it, une application mobile de management participatif ou de simples réunions. Chacun aura donc son mot à dire et pourra soumettre sa proposition ou appuyer celle d'un autre.

Un exemple de tweet évoquant une potentielle raison d'être.

La majorité des propositions se réunissent autour de l'idée de “rassembler”. Cela dit, certaines réponses sont pour le moins révélatrices d'un phénomène de cassure générationnelle. Effectivement, une différence d'intérêt entre la nouvelle génération et la précédente émerge. Les plus jeunes, anxieux des conséquences du réchauffement climatique souhaitent qu'Orange prenne plus de responsabilités dans cette lutte écologique. Les plus anciens quant à eux se préoccupent davantage des problématiques d'inclusion.