SFR Altice cède pour 2,5 milliards d’euros de pylônes afin de se désendetter
Bastien Noel
Publié le 13 août 2018 à 11h37
SFR dévisse en bourse avec 50 milliards d'euros de dettes en 2017
L'an passé, Altice, la maison-mère de SFR, a connu une forte dévaluation en bourse. L'action a alors rapidement perdu plus de la moitié de sa valeur. Les actionnaires ont commencé à douter de la capacité du groupe à rembourser une dette dont le montant s'élève à plus de 50 milliards d'euros. Par ailleurs, à cette époque, SFR connaît un véritable exode d'abonnés. Patrick Drahi, le fondateur historique d'Altice, doit alors combattre sur les fronts de ces deux menaces financières. Pour rassurer ses investisseurs, son État-major annonce une vente massive de pylônes pour faire la démonstration de la capacité du groupe à répondre de sa dette.
SFR cède le matériel, mais Altice ne perd pas la main
Le groupe SFR va ainsi vendre pour 2,5 milliards d'euros de pylônes. Altice ne compte pas perdre le contrôle de ses infrastructures en France pour autant. Le groupe compte ainsi créer une nouvelle filiale, baptisée SFR TowerCo, pour assurer l'exploitation d'une dizaine de milliers de pylônes cédés par SFR. Le fonds d'investissement américain KKR rachète près de la moitié de l'entreprise nouvellement créée. Toutefois, c'est Altice qui restera actionnaire majoritaire à 50,01%.
Le groupe de Patrick Drahi executera la même opération au Portugal, avec une filiale nommée Tower of Portugal. Sur la péninsule ibérique, les trois quarts de la société seront rachetés par un consortium dirigé par Morgan Stanley, la banque américaine, et un fonds de placement d'Amérique du Sud nommé Horizon Equity Partner. C'est grâce à ces nouveaux investissements que la maison-mère de SFR compte dégager les 2,5 milliards d'euros destinés au remboursement de sa dette.
Vendre ses actifs sûrs pour mieux investir dans les nouvelles technologies
Le groupe SFR s'assure un peu de marge financière dans le cadre d'une course aux investissements. Les opérateurs sont en effet contraints à de lourdes dépenses pour financer les infrastructures des nouvelles technologies. Un vaste programme était prévu, par exemple, pour l'installation de la fibre optique. En outre, il s'agit également de renforcer le réseau des données mobiles. En premier lieu, cela se fera par l'extension de la couverture de la 4G. La suite consistera en l'installation des infrastructures nécessaires à la 5G, prévue pour 2020 en France. Le rendement de ces nouvelles technologies ne semble guère faire de doute. Toutefois, elles contraignent SFR à se défaire de solides actifs pour engager ces nouvelles spéculations.