Pour installer la 5G en France, l’Arcep libère les bandes de fréquences hertziennes

Publié le 13 juillet 2018 à 12h24

Bastien N.

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La 5G, nouvelle génération de la technologie de transfert de données, va s'installer dans le cours de ces deux prochaines années dans le monde. Le développement de la 5G repose sur la libération de fréquences hertziennes, pour le moment consacrées à d'autres applications, comme la télévision ou la radio. Convenir au niveau national des fréquences à libérer est le premier enjeu de son développement.

Libérer les fréquences hertziennes au niveau national pour la 5G

L'Arcep, l'organe de régulation des télécoms en France, tient à disposition un guichet d'attribution des fréquences hertziennes pour les tests de la 5G. En France, cette attribution nécessite une réorganisation complète des fréquences radioélectriques. Il faut en libérer pour faire de la place à l'ultra haut débit mobile. L'Arcep programme de libérer la bande de 3400 à 3600 MHz au profit de la 5G. Il s'agit de l'élargir à un intervalle de 300 Hz en 2020, puis à 340, voire 390 Hz d'ici 2023.

Les faisceaux hertziens doivent être récupérés auprès des émetteurs qui les utilisent déjà. Parmis eux, les multiples chaînes de télévision, les radios FM, mais encore les communications des téléphones mobiles. Les opérateurs sont donc eux-mêmes les premiers utilisateurs de ces fréquences.

Le ministère de l'Intérieur détient certaines de ces fréquences

Le réseau hertzien est également utilisé pour sécuriser des communications militaires. Certaines de ces fréquences sont ainsi détenues par le ministère de l'Intérieur. C'est pourquoi la répartition des fréquences est organisée au niveau national. Ces fréquences sont réparties par départements. Un arrêté publié le 9 juin 2018 par le Journal Officiel actualise la répartition des fréquences et programme la libération de celles détenues par la place Beauvau.

ministère intérieur herz 5G

Le ministère de l'Intérieur répartit les fréquences au niveau national. C'est un enjeu sensible.

Certains opérateurs français ont déjà obtenu le feu vert de l'Arcep pour effectuer des tests 5G dans les grandes villes. Ces sites-pilotes sont sélectionnés en fonction de la disponibilité des bandes hertziennes. Ils seront ouverts au cours de l'année 2019. L'attribution définitive des fréquences est prévue pour 2020. Orange et Bouygues Telecom ont obtenu l'autorisation de créer des sites-pilotes sur la base d'une bande d'une centaine de hertz. Bouygues Telecom disposera ainsi à Bordeaux et Mérignac de la bande 3645-3745 MHz. Ensuite, à Lyon et Villeurbanne, de la bande 3600-3700 MHz. Orange, à Lille sur 30 sites et à Douais sur 48, pourra mener ses tests dans les mêmes fréquences, entre 3600 et 3800 MHz.

L'organisation des fréquences est aussi un enjeu européen

La Commission européenne a créé un observatoire 5G pour coordonner les infrastructures au niveau européen. Par ailleurs, un fonds été créé pour favoriser les investissements. L'observatoire a ainsi dressé une liste de 80 villes européennes qui seront équipées des réseaux préparatoires à la 5G. Londres, Berlin, Barcelone, Amsterdam, Milan, Stockholm ont déjà commencé les travaux d'équipement avec 11 autres grandes villes. Dans la liste, on ne trouve toutefois aucune agglomération française.

commission européenne 5G herz

La Commission européenne a créé un observatoire de la 5G.

Sebastien Soriano, qui préside l'Arcep, l'organe de régulation des télécoms et du numérique en France, s'en inquiète. « Quand je voyage à l’étranger, je constate la très forte mobilisation des opérateurs télécoms pour mener des expérimentations, ce qui n’est pas le cas dans notre pays ».

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