Zones blanches : définition, solutions et état de la couverture réseau

On en a déjà entendu parler dans l’actualité, par exemple lors d’annonces gouvernementales ou encore par les associations anti-ondes, tandis que d’autres vivent avec au jour le jour : les zones blanches, ces zones non couvertes par le réseau, font parler d’elles. Mais que sont-elles vraiment, de quelles politiques font-elles l’objet et par quels moyens peut-on y remédier ? Petit récapitulatif à propos de ces zones blanches, un fardeau pour la plupart, une « chance » pour d’autres.

La zone blanche, une zone sans réseau

Une zone blanche en téléphonie mobile correspond à une zone non couverte par les réseaux de téléphonie mobile ou réseaux d’internet mobile. Ces territoires sont sans surprise ceux les moins densément peuplés, bien souvent dans des zones rurales, et sont délaissés par les opérateurs pour lesquels ces zones ne seraient pas rentables.

Il ne faut pas confondre les zones blanches avec d’autres terminologies similaires utilisées elles aussi en téléphonie mobile : « zone grise », « espace blanc » ou encore « zone d’ombre », la confusion est aisée.

Une zone grise correspond à une zone desservie en téléphonie et internet mobile, mais seulement par un seul opérateur ou deux, pas plus. Dans ces zones, le réseau est généralement de moindre qualité, et tous les opérateurs n’étant pas présents, ne concerne pas tout le monde.

Les zones d’ombre sont également desservies en téléphonie mobile, cette fois-ci par tous les opérateurs, mais encore une fois le réseau y est très faible voire ponctuellement indisponible.

En revanche un espace blanc ne correspond pas une zone couverte ou non, mais à une fréquence non utilisée entre chaque bande de fréquences. L’exploitation de ces espaces blancs inutilisés a fait naitre la « Super-WiFi », qui passe par les fréquences basses de la TNT.

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État des lieux de la couverture réseau aujourd’hui en France

Pour lutter contre ces zones blanches, les pouvoirs publics ont mis en place des programmes « Zone blanche » successifs, destinés à subventionner les opérateurs privés et arriver à une coopération à trois acteurs : l’État se charge du coût de construction des pylônes, les opérateurs de l’équipement de ces derniers et la commune se doit de fournir les terrains et les raccordements électriques. L’objectif évident, encourager les opérateurs à investir dans ces zones blanches non rentables pour eux.

Un premier plan a été mis en place en 2003, puis un second en 2008. Le dernier en date a été annoncé et lancé en mars 2015 par le Gouvernement, qui espère mettre fin aux zones blanches pour mi-2017. 238 communes mal ou non desservies ont ainsi été identifiées et son éligibles à ce programme et les opérateurs sont contraints de respecter les directives du décret en question, au risque de devoir payer une amende pouvant aller jusqu’à 3% de leur chiffre d’affaires. Un autre point essentiel de ce programme concerne quelques 800 sites d’intérêt économique et touristique dépourvu de réseau, pour qui l’installation d’un accès serait une avancée stratégique nécessaire.

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Les zones blanches ne sont pas les seules concernées puisque 2200 communes bénéficient également d’un plan gouvernemental destiné à les équiper de la navigation internet sans fil. Ces communes ne sont pour l’instant équipées que de la 2G, qui permet de passer des appels téléphoniques seulement, mais aucun délai n’a été fixé et la bataille risque fort de s’éterniser.

Les solutions mises en place par les opérateurs de téléphonie mobile

Pour lutter contre les zones blanches sans avoir à investir des sommes considérables sans obtenir de retour, les opérateurs ont mis en place deux types de solutions pour permettre à leurs clients d’accéder à la téléphonie ou à internet mobile dans ces zones non desservies. Avant toute chose, une distinction s’impose néanmoins entre les infrastructures passives et les infrastructures actives des opérateurs. Les infrastructures passives sont par exemples les pylônes, mats, ou encore locaux techniques, tandis que celles actives correspondent aux équipements électroniques présents au sein des infrastructures passives. Les solutions ainsi mises en place par les opérateurs concernant les zones blanches sont basées sur le partage de ces infrastructures :

  • Le partage passif des infrastructures: vous l’aurez compris, un opérateur installe ses propres infrastructures passives et autorise les autres opérateurs à les exploiter, sans mettre en commun les installations présentes à l’intérieur. Cela permet d’éviter la prolifération des installations disgracieuses et ainsi d’en réduire l’impact environnemental.
  • Mutualisation des installations ou partage actif: cette fois-ci les opérateurs ne se partagent pas que les infrastructures passives, ils utilisent aussi conjointement les installations électroniques et les antennes. De ce partage actif découlent différentes modalités, notamment l’itinérance et la mutualisation des réseaux, avec ou sans mutualisation des fréquences, cette dernière possibilité étant la plus aboutie en termes de partage.

Au sein du partage actif on trouve donc l’itinérance locale, aussi connue sous le nom de « F-Contact », qui concerne la 2G (EDGE et GSM). Un seul et unique opérateur installe la téléphonie mobile, et passe des contrats avec les autres opérateurs : les clients de ces derniers peuvent alors accéder au réseau via le premier opérateur et aux services mobiles associés. Concrètement, le nom de l’opérateur sur l’écran d’accueil d’un mobile disparait au profit du réseau « F-Contact » ou « F-208xx ».

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Des solutions alternatives actuelles ou en cours d’expérimentation

En lien avec les opérateurs, des entreprises privées proposent des solutions aux problèmes de réseau dans les zones blanches. On trouve en premier lieu l’accès au réseau par satellite, autrement dit avec l’installation d’une parabole. Des opérateurs « alternatifs » proposent ainsi un accès internet, comme par exemple Nordnet, leader dans le secteur. Deuxième possibilité, certaines entreprises proposent d’installer des antennes dans des zones non desservies par les opérateurs historiques : c’est le cas de la société Infosat Telecom, qui concerne désormais plus de 1000 communes en France.

Dernière technologie en date et pas de moindre, le Super-Wi-Fi. On l’a déjà évoqué en parlant des espaces blancs, cette nouvelle technique permet de déployer l’accès au haut débit en utilisant les fréquences non-utilisées dans les bandes de la TNT. Pour autant cette technologie n’est pas tout à fait au point et s’avère surtout très complexe. Il faut en effet s’adapter à chaque zone car la fréquence change très rapidement et il ne faut pas empiéter sur celles déjà utilisées pour la TNT. Affaire à suivre…

Et si les zones blanches devenaient volontaires ?

Une des problématiques des zones blanches concerne les électrosensibles : comment composer entre l’obligation réglementaire imposée par le Gouvernement de faire disparaitre toute zone blanche, et cette « maladie » dont les symptômes sont reconnus par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ? Pour ces personnes, les zones blanches sont plus une bénédiction qu’un fardeau, et on recense même la première zone blanche volontairement crée, dans une petite commune des Hautes-Alpes, Saint-Julien-en-Beauchêne. Classée « zone à très faible rayonnement électromagnétique » a pour ambition d’accueillir les personnes victimes d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques

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