Plan France Très Haut Débit : l’ARCEP envisage un nouveau partage des zones d’initiative privées

Publié le 5 novembre 2017 à 17h17

Louis V.

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Dans le Plan France Très Haut Débit, la question du partage des zones d’initiative privée pose problème. Entre les querelles entre les opérateurs et les objectifs qui risquent de ne pas être atteints, l’ARCEP pourrait bien prendre les choses en main.

Souvenez-vous. Au moment de l’annonce du Plan France Très Haut Débit, deux types de zones ont été mises en place : les zones d’initiative publique, et les zones d’initiative privée. Ce sont dans ces dernières que les principaux fournisseurs d’accès à internet pourront très bientôt déployer leur réseau de fibre optique. Le problème, c’est que ces zones ont été réparties assez inégalement entre les fournisseurs d’accès. Orange a ainsi hérité de 80% de ces zones, contre seulement 20% pour SFR altice. Une répartition qui pourrait être revue très prochainement.

Plan THD : un retard probable qui inquiète l’ARCEP

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Plan France Très Haut débit est ambitieux. Avec un objectif de fournir un débit supérieur ou égal à 30Mbit/s à toute la France d’ici 2022, le projet du gouvernement Hollande s’annonce difficile à accomplir dans les temps. C’est du moins l’inquiétude qu’exprime aujourd’hui l’ARCEP, l’autorité régulatrice des télécoms. Le 25 octobre, son directeur Sebastien Soriano s’est ainsi exprimé devant le Sénat, qui est déjà largement impliqué dans l’affaire :

« Nous sommes inquiets. Les projections que nous faisons selon les investissements d’Orange et SFR dans ces zones nous amènent à penser que nous serons en retard, (et que la fibre arrivera) plutôt en 2023 que 2020 »

Le Plan France Très Haut débit pourrait bien avoir du retard.

Le directeur de l’ARCEP s’inquiète du retard du Plan France THD.

Mieux répartir les zones d’initiative privée entre les opérateurs

Pour l’ARCEP, un des moyens de respecter l’objectif du Plan France Très Haut débit dans les temps serait donc de revoir la répartition des zones d'initiative privée entre les fournisseurs d'accès à internet impliqués. Si c’est bien le cas, SFR altice pourrait bien obtenir ce qu’il demande depuis maintenant quelques mois. Face à cette répartition pour le moins inégale, l’opérateur avait « menacé » de fibrer la France à lui tout seul.

Mais cette nouvelle répartition ne profiterait pas seulement à SFR altice. Au cours d’un changement radical, l’ARCEP pourrait bien décider d’impliquer les autres fournisseurs d’accès à internet jusqu’ici écartés : Free et Bouygues Télécom. Cette possibilité a été évoquée par Sébastien Soriano lors d’un entretien accordé au Figaro :

« Nous invitons à un nouveau partage de cette zone, qui ouvre plus de place à SFR et pourrait aussi impliquer Bouygues Telecom et Free. »

SFR altice sera-t-il le grand gagnant de ce remaniement ?

L’inclusion de Bouygues Télécom et Free dans le plan THD empêcherait la répartition 50/50 voulue par SFR. Pour autant, l’opérateur pourrait très bien obtenir une contrepartie intéressante. En réponse à sa volonté de fibrer la France à lui seul, l’ARCEP émet une réponse plutôt positive :

« …l’Arcep accueille favorablement l’hypothèse d’un territoire qui souhaiterait s’appuyer sur SFR plutôt que de subventionner un projet public »

SFR pourrait donc obtenir, en plus d’une partie des zones d’initiative privée, toutes les zones moins denses d’initiative publique. Ce qui ne lui donnera pas non plus l'exclusivité de ces zones, comme il a pu le promettre auparavant.

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Louis Vazart

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Louis suit de près l'actualité des constructeurs de mobiles et déniche les informations les plus récentes à leur sujet.

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