Ericsson Investit 250 millions d’euros pour développer la 5G

Le géant européen de la téléphonie Ericsson a obtenu un prêt de 250 millions de la BEI, la récente Banque Européenne d'Investissement, pour la recherche et le développement de la 5G. Cette somme vient compléter une première levée de fonds de 370 millions de dollars opérée six moins auparavant. Cet investissement est destiné à combler le retard pris sur les principaux concurrents mondiaux. Huawei, Nokia et ZTE sont pour leur part parvenus à trouver de gros financements. L'enjeu est immense. Il s'agit d'être le premier à lancer la 5G sur le marché pour obtenir le meilleur positionnement.

Un effort conséquent pour rattraper le retard sur la 5G

Ericsson a déjà lancé des alertes quant au retard européen en matière de 5G. Comme l'a théorisé l'économiste Schumpeter, le développement d'une nouvelle technologie est essentiel au soutien de la croissance économique. Il permet en effet la création de nombreuses entreprises exploitant cette nouvelle technologie en lui trouvant de nouvelles applications. Par exemple, c'est l'avance de la Suède dans le développement de la 4G qui avait permis à Spotify de s'imposer sur le marché du streaming musical.

Infographie des retombées économiques de la 5G projetées par pays.

C'est pourquoi Ericsson est bien placé pour alerter sur le retard des pays européens dans le développement de la 5G. L'enjeu ici n'est plus le streaming, mais il est de franchir une nouvelle étape dans l'ère de l'Internet par le développement des objets connectés. C'est ce que l'on appelle l'Internet des objets. Le premier champ d'application de la 5G pourrait bien être le secteur automobile, ce qui donne déjà une idée de l'ampleur des retombées et de la pluvalue apportée.

Des enjeux qui dépassent le seul marché de la téléphonie

Les entreprises européennes ont à nouveau pris du retard en ce qui concerne le réseau internet pour téléphone. Ce retard a lui-même ses sources dans celui de l'installation de la 4G. Ce nouvel investissement suffira-t-il à le compenser ? La question se pose, car les concurrents sur le marché mondial ne sont pas en reste. En France, elle en est encore à l'état des premiers tests.

Logo de la BEI, qui finance le projet d'Ericsson pour la 5G.

Les Chinois Huawei et ZTE, et le Finlandais Nokia ont depuis longtemps investi dans la 5G, cette technologie tant attendue. Huawei a notamment déjà fait la démonstration d'un prototype de réseau au MWC – pour Mobile World Congress – de Barcelone, cette année 2018. Mais ce n'est même pas de ce côté que naissent les plus grandes inquiétudes. Le National Sécurity Concil, l'organe de stratégie du gouvernement américain, envisage en effet une nationalisation du développement de la 5G. Cela montre que la puissance de cette technologie a d'ores et déjà une portée militaire. Assez importante en tout cas pour justifier une violation du principe de libre concurrence par les USA. L'affaire relèvera alors de la géopolitique.