Les anciens salariés de SFR assignent l’opérateur devant les prud’hommes

Publié le 1 février 2020 à 8h50

Bruno D.

Aucun commentaire

Chez SFR, les vagues de départs ne se font pas dans la douceur. En effet, les employés qui prennent leurs bagages ne le font pas vraiment de bon cœur. Depuis plusieurs années, sous prétexte de “plan de départs volontaires”, l'opérateur des télécommunications se déleste de plus en plus de salariés. Ces licenciements masqués sont-ils justifiés, et les conséquences juridiques ont-elles un réel impact ?

Un plan de départ des employés volontairement mis en place par SFR

Le principe d'un plan de départ volontaire est simple. Les mesures appliquées sont quasiment les mêmes que celles d'un licenciement économique, mais avec moins d'obligations financière de la part de l'entreprise. Si un plan de sauvegarde de l'emploi est nécessaire, il n'en va pas de même avec le suivi pécuniaire. Ainsi, une entreprise, sous prétexte économique, peut réduire ses effectifs en étant moins réglementée par le Code du Travail.

SFR se sépare des ses employés alors que ses besoins sont de plus en plus importants.

Des boutiques fleurissent partout en France mais des employés disparaissent

Depuis 2007, SFR met régulièrement en œuvre ces plans de départs volontaires. Nombreux sont les anciens salariés à ne pas se laisser faire, attaquant la firme téléphonique aux prud'hommes. Les plaignants ont eu recours à des avocats, et d'anciens cadres ont même tenté de révéler le système frauduleux mis en place par SFR. Pourtant, à ce jour, rien n'arrive à ébranler la Société Française du Radiotéléphone.

Quand la téléphonie se connecte au pouvoir

Les plans mis en place par SFR étaient en effet tous approuvés par le ministère du Travail. Les actions restaient donc légales et dans les normes. Cependant, d'après les ex-employés et les chiffres, ces suppressions d'emplois n'avaient pas pour cause des problèmes économiques. Il s'agissait essentiellement de licenciements déguisés, apparemment négociés de force, permettant à l'entreprise d'évoluer selon ses besoins, sans égard pour ses employés.

C'est aujourd'hui plus de 300 ex-salariés dans une vingtaine de villes françaises qui se sont rendus aux prud'hommes pour tenter de lutter contre l'acte jugé abusif. Malgré cette protestation de masse, l'opérateur téléphonique reste pour l'instant protégé par ses avocats et le ministère du Travail. Trois des protestataires ont déjà vu leur plainte annulée, perdant ainsi d'office leur combat contre SFR.

Quand les plans de départs volontaires forcent les ex-employés de SFR à manifester.

Manifestations et grèves, tous les moyens sont bon pour se défendre

Ce contentieux aux nombreux acteurs ne cesse de pointer du doigt l'entreprise. Pour l'instant, impossible de savoir si les plaignants vont réussir à faire bouger les choses. Pour que cette bataille juridique et médiatique se termine, SFR devra totalement justifier ses actes. Tant que des plans de départs volontaires continueront de tomber, la guerre continuera pourtant.

19 articles publiés

Bruno Defrance

Bruno Defrance

Donnez votre opinion : commentez !