SFR rachète le leader français des kiosques en ligne miLibris

Publié le 6 septembre 2017 à 16h04

Louis V.

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Le directeur général de SFR Media (Altice) a confirmé le lundi 4 septembre le rachat de miLibris. Le groupe espère ainsi devenir le numéro 1 en matière de kiosques numériques.

Entreprise fondée en 2009, miLibris est parvenu en quelques années à devenir le leader français de la distribution numérique de la presse. Il travaille aujourd'hui avec la quasi-totalité des éditeurs de presse en France et au Québec.

SFR Presse et miLibris : une fusion amorcée depuis longtemps

Les liens entre les deux entités existaient déjà depuis plusieurs années. En effet, c'est miLibris lui-même qui a développé SFR Presse, le kiosque numérique compris dans les abonnements internet l'opérateur d'Altice. Les clients en bénéficient d'ailleurs gratuitement, le service étant automatiquement compris dans les forfaits.

Avec cette acquisition, SFR entend devenir le leader de la distribution de la presse numérique. Ses dirigeants se vantent ainsi de contribuer à la liberté et à l'essor de la presse, en portant la diffusion des titres papiers à un public élargi. Cette opération, dont on ne connaît toujours pas le montant, pose pourtant deux problèmes majeurs pour la presse, au-delà même de la gratuité dudit service.

Des bénéfices grâce à une TVA réduite

En effet, SFR et Bouygues Télécom sont en ce moment même dans le collimateur de l’État pour avoir inclus leurs kiosques de presse dans leurs abonnements internet, autrement dit sans option payante. La raison ? La presse bénéficie d'une TVA réduite par rapport aux autres médias (2,1% contre 10% pour la télévision).

SFR profite d'une TVA réduite en incluant gratuitement SFR Presse dans ses forfaits

SFR inclut gratuitement le kiosque SFR Presse dans ses abonnements internet

Les opérateurs en profitent donc pour appliquer cette TVA à une partie de leurs abonnements, le kiosque y étant inclus d'office. Résultat : l'Etat perd de l'argent, et ça ne lui plaît pas vraiment. En contrepartie, SFR fait l'économie de 300 millions d'euros, au moins. Pour remédier à ce problème, l'Etat souhaite faire appliquer cette TVA aux sommes touchées par les journaux seulement.

Une presse de plus en plus dépendante ?

L'autre problème posé par ce rachat réside dans la question de l'indépendance de la presse. En effet, non content de faire des bénéfices grâce à eux, SFR possède désormais le prestataire qui diffuse les versions numériques de la plupart de nos journaux.

Autrement dit, la diffusion numérique de nos journaux dépendra désormais de SFR. Or, la plupart des titres de presse français appartient déjà à des grands groupes. Reste à savoir s'ils accepteront l'idée de devenir dépendant d'un de leur concurrent.

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Louis Vazart

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Louis suit de près l'actualité des constructeurs de mobiles et déniche les informations les plus récentes à leur sujet.

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